“Il n’y a pas de causes perdues”
Une manif en guise de culte !
Dimanche 3 mai, l’Eglise Protestante Française de Beyrouth n’ouvrait pas ses portes pour le culte dominical… Les membres de la communauté des “Hauts de la Colline”, pour la plupart des femmes originaires de Madagascar, avaient choisi de rejoindre la grande manifestation annuelle des “Domestic Workers”. Le thème de cette sixième édition : revendiquer le droit de constituer un syndicat des travailleuses domestiques.
Le système régissant le droit des travailleuses domestiques au Liban, comme dans la plupart des pays arabes, est connu sous le nom de “Kafala system” (“adoption” en arabe), ou “sponsoring”. Ce cadre légal d’accueil des travailleurs domestiques étrangers ouvre la porte à tous les abus. C’est pour lutter contre ces dérives et mieux défendre leurs droits que ces femmes ont récemment demandé à l’Etat Libanais l’autorisation de constituer un syndicat. Cette liberté leur est pour le moment refusée.
Entre autres revendications, les manifestantes demandaient à l’Etat libanais de ratifier l’article 189 de la convention internationale des droits des travailleurs, ainsi que le droit de rompre leur contrat ou de changer d’employeur, d’avoir des horaires fixes, un jour de congés et d’être mieux protégés contre les abus.
Accompagner ces amies dans leur combat pour la reconnaissance de leurs droits fondamentaux, nous est apparu comme une belle façon de célébrer le Seigneur. N’est-il pas le défenseur du travailleur émigré ? Rappeler la Loi de Dieu peut-être utile :
“Tu n’exploiteras ni n’opprimeras l’émigré” (Exode 22.20) ; “Cet émigré installé chez vous, vous le traiterez comme un indigène, comme l’un de vous; tu l’aimeras comme toi-même; car vous-mêmes avez été des émigrés dans le pays d’Égypte. C’est moi, le SEIGNEUR, votre Dieu.” (Lévitique 19.34) ; “Vous aurez la même loi, pour l’étranger comme pour l’indigène; car je suis l’Éternel, votre Dieu.”(Lev 24.22) ; “Tu ne porteras point atteinte au droit de l’étranger” (Deutéronome 24.17).