Vous connaissez la chanson ? (Méditation du Psaume 84)

Lecture du Psaume 84 (TOB)

1Du chef de chœur ; sur la guittith. Des fils de Coré, psaume.

2Comme elles sont aimées, tes demeures,
SEIGNEUR de l’univers !
3Je languis à rendre l’âme
après les parvis du SEIGNEUR.
Mon cœur et ma chair crient
vers le Dieu vivant.
4Le moineau lui-même trouve une maison,
et l’hirondelle un nid pour mettre sa couvée,
près de tes autels, SEIGNEUR de l’univers,
mon roi et mon Dieu.
5Heureux les habitants de ta maison :
ils te louent sans cesse !

PAUSE.

6Heureux l’homme qui trouve chez toi sa force : de bon cœur il se met en route ;

7en passant par le val des Baumiers
ils en font une oasis,
les premières pluies le couvrent de bénédictions.
8Toujours plus ardents, ils avancent
et se présentent devant Dieu à Sion.

9SEIGNEUR, Dieu de l’univers, écoute ma prière ;

prête l’oreille, Dieu de Jacob. Pause.
10O Dieu, vois celui qui est notre bouclier,
regarde le visage de ton messie.

11Puisqu’un jour dans tes parvis en vaut plus de mille,

j’ai choisi : plutôt rester au seuil de la maison de mon Dieu que de loger sous les tentes des infidèles.

12Oui, le SEIGNEUR Dieu est un soleil et un bouclier ;

le SEIGNEUR donne la grâce et la gloire,
il ne refuse pas le bonheur
à ceux qui vont sans reproche.

13SEIGNEUR de l’univers, heureux l’homme qui compte sur toi !

Quel magnifique psaume de l’Avent ! « Le moineau lui-même trouve une maison, et l’hirondelle un nid pour mettre sa couvée, » (v.4) mais pour le Seigneur Jésus, pas de place à l’hôtellerie (Luc 2.7) ; les oiseaux du ciel ont des nids mais le Fils de l’homme n’aura pas de lieu où reposer sa tête (Luc 9.58). « Dieu est un soleil » (v.12) qui n’aura jamais tant brillé qu’en ce jour de Noël où « le Soleil  levant nous a visités d’en-haut » (Luc 1.78). « Heureux les habitants de ta maison » (v.5) chante le Psaume, mais plus heureux encore seront ceux dont le Christ dira : Quiconque aura quitté, à cause de mon nom, ses frères, ou ses sœurs, ou son père, ou sa mère, ou sa femme, ou ses enfants, ou ses terres, ou ses maisons, recevra le centuple, et héritera la vie éternelle.(Mat 19.29)… « Un jour dans tes parvis vaut mieux que mille ailleurs», vous connaissez la chanson ?


Aller à l’Eglise : un départ ou une arrivée ?

Cette question ne s’est jamais posée de façon aussi cruciale que depuis le mois de février 2014. Le temple de l’Eglise protestante française de Beyrouth a été détruit. Depuis, nous faisons Eglise sans temple (ce qui est certainement moins commun que de faire Eglise sans pasteur.) Nous n’avons plus d’endroit où poser notre tête. Ceci est sans comparaison avec la situation de la communauté protestante africaine de Villeneuve d’Ascq traumatisée depuis l’incendie criminel qui l’a mise à la rue. Nous, nous bénéficions d’un accueil tout confort à l’hôtellerie du Collège Protestant Français. Mais pour nombre de paroissiens, quelque chose s’est cassé et ne fonctionne plus. « On n’est plus chez soi », entend-on ; ou encore : « On était tellement bien avant dans notre temple ! ». Certains paroissiens ont cessé de venir au culte attendant peut-être la reconstruction du temple…

Un jour dans tes parvis…

Un jour dans tes parvis vaut mieux que mille ailleurs !  Cela me rappelle cet ami qui me disait que ce qu’il appréciait le plus dans les voyages, c’était le retour à la maison ! Appliquée à la vie d’Eglise, cette petite phrase exprime tout ce que la foi chrétienne n’est pas. L’Eglise n’est pas un cocon de bien être dans l’entre soi des fils de Coré (v.1). Elle n’est pas une fin, une arrivée, une situation, mais un point de départ, une rame de lancement vers une aventure de vie que l’on appelle aussi « mission ». Dès que l’Eglise devient une fin en soi, une société dont la préoccupation première est de s’édifier elle-même, je suis convaincu qu’elle ne tarde pas à perdre son chemin (c’est le Christ qui édifie son Eglise, pas les chrétiens !). Pour le dire autrement, le parvis du Seigneur aujourd’hui, c’est la rue, le monde, les gens : la tente des infidèles (v.11b). Partout où se trouve le Seigneur, là est le chrétien. L’Eglise est un lieu de retraite temporaire, d’écoute de la Parole de Dieu, d’enseignement et de fraternité. Mais à chaque fois que l’on s’y sent bien, il faudrait pouvoir en partir.

Allez-vous en sur les places et sur les parvis…

Le Christ nous envoie sur les places et les parvis à la rencontre des estropiés, des aveugles et des pauvres (Luc 14.21). Notre mission est de les presser de venir au repas de fête. Une fois repus, ils partiront à leur tour à la recherche d’autres amis. Le Christ nous prêche un Evangile de l’inconfort. Il n’a que faire de disciples grassouillards qui ne quittent jamais la table ! L’engagement chrétien ne se résume pas à un culte tous les dimanches.

Respirez !

Avez-vous remarqué le petit mot placé entre les versets 5 et 6 ? Il y a écrit : « PAUSE »

« 5Heureux les habitants de ta maison : ils te louent sans cesse !

PAUSE.

6Heureux l’homme qui trouve chez toi sa force : de bon cœur il se met en route »

La pause nous invite premièrement au silence ; elle nous prépare à passer d’un registre à un autre. Elle suggère une transition, impose une respiration entre deux couplets, un repos avant la mission. Qu’aux louanges d’un instant dans la communauté de Dieu, succède le départ pour cette aventure humaine indispensable et salutaire que le Christ a vécu avant nous.

 

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