Le Seigneur est ma lumière de qui aurais-je peur ? Psaume 27, 1-6

Le Seigneur est ma lumière et mon salut : de qui aurais-je peur ? Le Seigneur est la forteresse de ma vie : devant qui tremblerais-je ? Si une armée vient à camper contre moi, mon coeur ne craint rien. Même si la bataille s’engage, je garde confiance. J’ai demandé une chose au Seigneur, et j’y tiens : habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie. Car il me dissimule dans son abri au jour du malheur, il me cache au secret de sa tente. Il m’élève sur un rocher. Seigneur, écoute mon cri d’appel ! Par pitié, réponds-moi !  Toi qui m’a secouru, ne me quitte pas, ne m’abandonne pas, Dieu de mon salut. Compte sur le Seigneur, sois fort et prends courage, oui compte patiemment sur le Seigneur.

Psaume 27, 1-6

Le psaume 27 est un psaume contre la peur, “Le Seigneur est ma lumière et mon salut de qui aurais-je crainte, dit le psalmiste, le Seigneur est le soutien de ma vie de qui j’ai peur ?” Nous tous, nous savons combien la peur nous tenaille, à certains moments  de la vie… Peur de manquer d’amour, de sécurité, de reconnaissance. Peur d’être dépassé, de ne pas être compris, peur d’être pris pour quantité négligeable… Peur d’échouer dans la vie. Peur de ne pas être à la hauteur de nos responsabilités. Peur de la maladie, peur de la mort. Peur des autres, peur de nous-même.

Nous n’échappons pas à la peur, parce que nous nous savons faibles, vulnérables, impuissants devant les défis et les coups durs de la vie. La crise qui secoue le Liban en ce moments réveille elle aussi bien des peurs elle suscite toutes sortes d’appréhensions qui peuvent être paralysantes.

Il nous arrive même d’avoir peur de Dieu, au point de n’avoir même plus envie de prier. Nous fuyons Dieu. Nous fuyons la prière. Pourtant le psalmiste nous rappelle ici que Dieu est notre lumière, que Dieu est le soutien de notre vie… Alors, pourquoi vivre dans la peur ? Le psalmiste nous invite ici à une conversion, un retour vers Dieu. Notre histoire sera alors comme celle de la parabole du fils prodigue. Par peur de Dieu, par peur de son père, le fils prodigue s’est éloigné. Il fuyait la maison. Un jour, il s’est souvenu de son père. Il était affamé, fatigué. Il n’avait pas trouvé ce qu’il cherchait. Alors, il a osé dominer sa peur, il a rebroussé chemin et il est rentré à la maison du père.

Aujourd’hui, moi aussi, je me souviens de mon Dieu. Il est ma lumière et mon salut. Je peux lâcher mes peurs. Je peux revenir vers la maison du Père. C’est cela la conversion : se souvenir, faire demi-tour. Comprendre que Dieu n’est ni colère ni menace, mais amour et pardon. En fait, le psalmiste n’est pas très fier. Il se fait humble et tout petit. Mais, tout à coup, il se rend compte de ce que dans sa misère, il lui reste un recours, et ce recours, c’est Dieu lui-même.

Dieu, c’est le “malgré-tout de l’amour” dans notre vie. Dieu, c’est cette présence têtue, qui résiste à tous nos “à quoi-bon” à tous nos “à quoi-ça-sert de lutter” ? Dieu, c’est un réconfort malgré les agressions, malgré l’adversité, malgré les insinuations et les accusations destructives de celui qui sème la méfiance et le doute… le diviseur, le trouble-fête, celui qui nous veut braqués contre Dieu.

Si une armée se campait contre moi, mon cœur n’aurait aucune crainte..” 
dit le psalmiste. Il parle de son cœur comme de cette partie de sa personne 
dont il n’est pas toujours le maître. Mon cœur est parfois attaqué par les insinuations, les accusations de l’adversaire. Il lui arrive de battre la chamade, de s’affoler, sans que je sache pourquoi. Mais maintenant, dit le psalmiste, Dieu a parlé à mon cœur, il l’a calmé.  Il l’a persuadé : “Mon cœur dit de ta part : cherchez ma face ! Je cherche ta face mon Dieu ! Ne me cache pas ta face !” Le moment est venu de me laisser moi aussi persuader par cette parole d’amour et de confiance de mon Dieu.

Moi aussi je suis invité à me convertir, à me tourner vers Dieu. À lui parler, à le prier sans crainte. À changer en moi l’image d’un Dieu qui fait peur qui pourrait m’intimider, en celle du Père qui attend que son fils revienne vers lui. Le temps est venu pour moi de comprendre cela, de revenir vers le père, d’accueillir la force de cette présence qui change tout, qui donne tout. Tout ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue, malgré ce qui  l’assombrit : l’amitié, la sollicitude d’un proche, le sourire d’un enfant, la générosité d’un coeur qui s’ouvre, la beauté d’une parole de paix, la fraternité vécue en église, les rencontres humaines qui nous apaisent et nous construisent…

Mais surtout Dieu lui-même, sa présence à nos côtés. Dieu qui nous offre, en Jésus-Christ, de vivre notre vie avec nous, 
de partager nos rêves, nos impasses, nos trous noirs, nos fêtes et nos deuils. Nous savons que nous ne guérissons pas toujours de nos maladies, qu’il y a des épreuves à traverser, des défis à surmonter, des coups durs à encaisser, que nous n’échappons pas à notre mort, qu’il y a des êtres chers que nous nous reverrons plus ici-bas, mais la volonté du père, c’est d’être là, à nos côtés, de ne pas nous abandonner, même et surtout dans nos échecs, dans nos maladies, et dans les vallées sombres qu’il nous faut traverser, et jusque dans le passage de la mort. “L’Eternel est ma lumière et mon salut : de qui aurais-je peur ?”

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