Le braqueur de la mort (Psaume 107.16)

“Célébrer le Seigneur car il est bon, car sa fidélité est pour toujours !” (Psaume 107 v.1)
L’essentiel de ce long psaume 107 est dit dès le premier verset : Dieu est bon et son amour dure toujours. Le mot hébreu Hésèd que nous traduisons par AMOUR ou FIDÉLITÉ est  en réalité beaucoup plus riche. Il veut dire premièrement que Dieu a un cœur plein de tendresse et de compassion. Dieu souffre de nous voir souffrir. Le mot veut dire aussi que Dieu s’engage à fond dans l’histoire de son peuple. il ne se limite pas à pleurer avec ceux qui pleurent, il agit ! Enfin, Dieu est FIDÈLE veut dire que Dieu s’attache à nous pour toujours (“Le Seigneur est fidèle: il vous affermira et vous gardera du Mauvais” ; 2 Thess 3.3)

S’il fallait un mot pour le dire…

Le Dieu de la Bible est premièrement, ultimement et fondamentalement AMOUR ! C’est ce que l’apôtre Jean dans sa première épître affirme : “Dieu est amour !” (4.8)
Le fidèle et donc celui qui n’a plus peur de l’avenir.  Si Dieu est Amour et que demain lui appartient, à quoi bon s’inquiéter ? Dieu a démontré sa fidélité et son amour dans l’histoire, dans mon histoire, de quoi aurais-je peur ?

Comme une valse à trois temps

Ce psaume 107 est construit comme une valse à 3 temps sur un rythme quasi métronomique.
Premièrement, il décrit des situation de détresses (les paumés de la vie 2-5 ; les prisonniers 10-12 ; les dévoyés 17-18 ; les navigateurs en danger 21-27)
Ensuite le désespéré appelle au secours le Seigneur et le Seigneur intervient ( 6-7 ; 13-14 ; 19-20 ; 28-30 ). Enfin,  le fidèle est invité à la joie, à l’action de grâce envers le Dieu qui délivre.

Hold up en Hadès !

Les prisonniers ?  Ils seront délivrés. Il ne s’agit pas de ceux qui subissent en prison une erreur de justice, mais bien de ceux qui ont commis le mal et qui sont là pour payer leurs dettes. Qu’ils crient vers Dieu, se repentant du mal qu’ils ont fait, et le Dieu d’amour volera à leur secours. Ils seront sauvés comme le brigand sur la croix invoquant la grâce du Seigneur Jésus-Christ agonisant à ses côtés pour le salut de tous les hommes.
Jésus n’est-il pas allé prêcher la bonne nouvelle aux esprits en prison (1 Pierre 3.19) ?
Il n’existe pas de lieu, pas de cœur, pas de révolte qui ne soit accessible à la grâce de Dieu.
Le verset 16 est magnifique :  “Il a brisé les portes de bronze et fait sauter les verrous de fer”. On retrouve cette même expression sous la plume du prophète Esaïe (45.2). Le serviteur de l’Éternel, sera donc un braqueur de serrure ; il sort par effraction de là où personne ne revient jamais.

Le Seigneur Jésus en sortant du tombeau a fait sauter le verrou le plus puissant, le plus rouillé qui tenait nos vies sous bonne garde : le verrou de la mort.
Désormais, comme l’écrit l’apôtre Paul, nous sommes ressuscités avec Christ (Colossiens 2.12; 3.1). Puisque nous sommes ressuscités,  eh bien, vivons comme des ressuscités et non comme des morts !
Nous nous sentons peut-être enfermés, pris au piège, sans espoir d’avenir.
Cet enfermement est angoissant et nous nous sentons mourir. Quand on nous fait du mal ou que l’on fait du mal à ceux que nous aimons, quand nous faisons nous-même le mal, nous touchons aux portes de la mort (v. 18)

Secoue-toi !

Ce psaume nous appelle à réagir. Ne subissons pas en silence, mais crions notre désespoir.
Il faut crier, il faut exprimer notre souffrance dans les larmes ; dire au Seigneur que nous ne supportons plus de vivre enfermés, prisonniers de nous-mêmes ou des autres, que nous avons besoin de sa délivrance !
Ce psaume nous donne des mots très forts pour prier, des mots très forts pour crier.
Que nous soyons dans la peine, que le sentiment de culpabilité nous serre le cœur, nous savons que le Dieu du salut nous invite à sortir de nos tombeaux. Celui qui a promis d’essuyer un jour les larmes de nos yeux (Ap 7.17), nous invite à la joie !
La joie ce n’est pas simplement rire, être excités ou heureux quand tout va bien. La joie profonde c’est la conviction d’être attaché au Seigneur Jésus-Christ et de demeurer en lui.
La vie n’est pas facile au Liban pour beaucoup de gens… Et je pense en particulier ce matin aux femmes travailleuses domestiques enfermées qui n’obtiennent pas le respect de leur droit et notamment celui d’aller prier à l’Eglise le dimanche.
Ce matin ce psaume les invite à garder confiance en Dieu. Dieu est bon, il rend libre les opprimés ! Comme dit Jésus : “Ne craignons pas ceux qui peuvent tuer le corps mais qui ne peuvent tuer l’âme” (Mat 10.28). Notre âme appartient au Seigneur.

Choisissons plutôt de célébrer Celui dont l’amour pour nous dure toujours ! Amen !

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